Rejoindre l'ile de Lombok depuis Bali

On passera les 4 prochains jours à Lombok, petite île de la Sonde. « Lombok » signifie « piment » en javanais. C’est peut être parce que cette île, qui a quasiment la même taille que sa sœur, Bali, est plus pimentée que cette dernière. Fort d’un tourisme grossissant mais pas écrasant, cette île – selon ce qu’on a pu lire sur elle – est encore préservée et son charme perdure.

 

SE RENDRE À LOMBOK AU DÉPART DE BALI EN FERRY

Pour nous y rendre, nous avons pris le ferry de Padang Bai, ville côtière située sur la côte est de Bali. Pour 40,000 roupies l’aller (moins de 3€), nous prenons un bateau qui nous mène sur cette île en environ 4h. Il est aussi possible de prendre un speed ferry, qui fait le trajet en 2h pour 200,000 IDR (approximativement 12€). Lors de notre arrivée au lieu d’embarquement, ce sont plusieurs balinais qui nous ont proposé leur service pour nous aider à porter nos valises lourdement chargées. Leur aide aurait été précieuse avec les escaliers étroits du ferry, mais leur insistance en est devenue agaçante, voire agressive de part leurs persistances et ce, en dépit de nos refus polis suivis de remerciements.

Disposés de façon linéaire, plusieurs bancs de bois rudimentaires sont rassemblés au premier étage du ferry. Les toilettes (à la turcs) ne sont pas des plus accueillants… mais le bateau semble tenir la route. Une fois installés, c’est ensuite au tour de vieilles dames de venir nous aborder pour nous vendre toutes sortes de produits : des cookies aux nouilles instantanées, en passant par le traditionnel kopi ou tea.

Fatigués de se faire racoler par les vendeurs ambulants, nous décidons de nous installer dans le coin « VIP » : un lieu plus calme, plus sombre et climatisé, semblant également plus accueillant pour se reposer et garder nos 30kg de valises et sacs-à-dos à portée de mains et vue d’oeil… Il nous est possible de regarder un film en indonésien sur une télé quelque peu défraichie placée au milieu de la salle principale, mais nous préférons utiliser les heures devant nous pour préparer notre futur circuit. D’autant que notre dernière expérience de voyage (un trajet en train officiellement prévu de 4h) a duré plus du double (10h en tout pour un trajet Jakarta-Yogy 427 km, voir ici).

Facilement reconnaissables à leurs tenues et leurs chapeaux – le Songkok –, nous remarquons la présence de nombreux musulmans. Le Songkok (aussi appelé Peci ou Kopiah) aurait été apporté par les musulmans en Indonésie, en Malaisie et à Brunei. Il s’agit d’un dérivé du tarbouche, le couvre-chef Ottoman. Peu de temps après avoir trouvé place, un leader du groupe musulman s’approche de nous et nous demande d’où nous venons. S’en suit une longue discussion sur l’Islam et la vision occidentale sur cette religion. Le groupe revenait de Bali après une campagne de communication visant à donner une vision plus positive de l’Islam, religion envers laquelle de nombreux balinais gardent rancœur après les attentats de 2002 et 2005 revendiqués par des groupuscules islamistes.

Nous abordons au port de Lembar, après 5 bonnes heures de trajet et cherchons un taxi pour nous déposer à Pelangan près de la région de Sekotong : situation géographique de notre hôtel. Nous rencontrons un couple anglo-germanique qui nous propose de partager les frais. Après négociation, le tarif descendra de 40% et une poignée de mains scellera le deal. Nous empruntons un chemin accidenté en travaux, mélangeant macadam et terre battue. Notre passage laisse derrière lui une nuée de poussière et de fumée. Les paysages qui se succèdent nous permettent d’admirer différentes typographies : montagnes, côtes maritimes et rizières en terrasses, le tout ponctué ici et là de palmiers et de paysans en plein travail.

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À Lombok tout semble différent : les sourires spontanés, la nature quasi intacte… cette dernière semble en effet être moins mise à mal qu’à certains endroits de Bali (comme à Dreamland). La population autochtone montre une certaine intrigue à notre égard. On peut le remarquer par de petits cris et des signes de mains évocateurs pour nous saluer chaleureusement.

Nous arrivons à notre hôtel : un petit complexe tenu par 4 jeunes indonésiens. À première vue, celui-ci semble être modeste mais l’accueil y est des plus chaleureux. Pour 22,50€ la nuit, nous profitons d’un bungalow vue sur mer et d’un petit patio où nous nous sommes vus offrir une noix de coco de bienvenue. Au moment de vouloir prendre une douche bien décrassante, nous remarquons que nous allons devoir nous familiariser avec la vie à la balinaise : douche froide ! Nous ne disposons en effet pas d’eau chaude, ce qui rend cela quelques peu moins plaisant… nous ferons avec. Le Kristna Bungalows and Restaurant sera donc notre lieu de séjour pour ces 4 prochains jours.

Krisna Bungalows and Restaurant

Nous mangeons à l’hôtel un des menus proposés, qui s’avère être très bon. Les indonésiens sont bons cuisiniers ! Après être repus, nous partons en direction de l’Ouest avec notre nouveau moyen de locomotion : un scooter – vert fluo pas beau – afin d’y admirer le coucher du soleil tout en se remémorant et savourant les moments de cette journée, finalement plutôt éreintante.

Une moustiquaire accrochée au plafond pour éliminer tout risque de palu (oui, il y a du paludisme à Lombok donc moustiquaire, spray anti-moustiques, manches longues et pantalons sont de rigueur quand le soir se fait sentir), et nous voilà fins prêts à passer une nuit que nous espérons reposante.