VISITER BOHOL, ENTRE JUNGLE ET RIZIÈRES

Pour se rendre aux principaux sites touristiques de l’île de Bohol, plusieurs solutions s’offrent à vous :

  • réserver un tour organisé auprès d’une agence / de vôtre hôtel (en général un peu cher) ;
  • louer les services d’un chauffeur de tricycle à la journée (capacités de négociation appréciées) ;
  • se débrouiller avec les différents services déjà en place : bus locaux, jeepney ;
  • ou alors : louer un scooter !

C’est bien évidemment cette dernière solution que nous avons choisi. Plus simple à dire qu’à faire : la première difficulté étant de trouver un loueur de scooters dans les environs. Nous avons finalement réussi à dégoter un hôtel qui a bien accepté de louer son bolide à la demie journée, pour un test. Le lendemain, c’était vendu : nous l’avions pour la journée complète. Au programme : les tarsiers, suivis des fameuses pour vous pe Hills (vous inquiétez pas, je dis « fameuses », mais je n’avais jamais entendu parlé de cette curiosité géographique avant non plus) !

 

Voici une carte pour vous permettre de situer les Chocolate Hills (au centre) et les tarsiers (dans le sud-est) de Bohol :

Bohol map

Comme vous pouvez le voir sur cette carte, les Chocolate Hills se situent en plein coeur de l’île de Bohol, tandis que les tarsiers sont un peu plus dans le sud. Venant de l’île de Panglao (le petit bout de terre tout tout tout en bas), nous avons préféré faire dans le sens  Tarsiers > Chocolate Hills. Ce choix s’explique aussi par le fait que les tarsiers sont de gros dormeurs, et qu’il vaut donc mieux venir leur rendre visite le matin (tiens, tiens, on dirait les gros chat-ours de Chengdu).

 

LES TARSIERS, PLUS PETIT MAMMIFÈRE AU MONDE

Début de journée, 8h du matin : nous voici partis en direction de Bohol. Nous roulons une petite heure pour nous rendre du sud de Panglao, au sud-est de Bohol. Nous voici enfin arrivés au Centre des Tarsiers, pile à l’heure pour l’ouverture.

Note pour les étudiants : pensez à montrer vos cartes pour des réductions étudiantes

Le site n’est pas très grand, mais très verdoyant. À peine arrivés dans l’entrée que l’on voit déjà des dizaines d’immenses arbres alignés : le centre est en fait accolé à la jungle, habitat naturel des tarsiers. Mais qu’est-ce qu’il a de si particulier, ce tarsier ?

Le tarsier est en fait un petit primate d’Asie du sud-est (le plus petit au monde). Caractérisé par ses yeux énormes et ses mains et pieds très développés. Ses yeux sont en moyenne 150 fois plus gros que ceux de l’Homme, proportionnellement parlant. Il est très difficile à observer car il ne bouge que très peu (uniquement pour se nourrir) et est minuscule (environ la taille d’un poing fermé). Il est aussi capable de tourner sa tête à 180°. Au niveau morphologique :

1/ Prenez les pattes d’un crapaud, la queue d’un rat, les yeux d’un hiboux et le corps d’un singe qui aurait une scoliose ;

2/ Mélangez le tout dans une touffe de poils drus ;

3/ Imaginez le résultat à une échelle 10x plus petite et… vous avez le portrait craché d’un tarsier !

Bien que ce portrait ne soit pas des plus flatteurs, rien à craindre de ces petites boules. Insectivores, ils capturent leurs proies en leur bondissant dessus, d’une branche à l’autre. Très peureux et de nature solitaire, les tarsiers sont facilement soumis au stress et si un spécimen est trop dérangé et stressé, il se suicide en se laissant tombé de l’arbre…

On en recense dans les îles du sud-est de l’Asie, dont les Philippines et l’Indonésie. La tête des tarsiers est globalement aussi grosse que son corps, et ses gigantesques yeux brillent dans la nuit, ce qui a amené les indigènes de Bornéo à le considérer comme un « bantou » (démon). Il est craint est vénéré par les peuples d’Indo nésie. Le point le plus important peut-être, est que les tarsiers sont classés parmi les espèces protégées.

La visite prend fin et un peu tristes de n’avoir pu observer que 3 specimens, nous décidons de refaire un tour. Là, la chance nous sourira un peu plus et nous avons le loisir d’observer un peu moins d’une dizaine de ces minuscules mammifères.

 

 

LES CHOCOLATES HILLS, CURIOSITÉ TOPOGRAPHIQUE

La route que nous empruntons pour rejoindre cette partie de l’île est juste à tomber par terre ! Nous longeons des paysages de rizières, puis nous engouffrons dans la jungle, pour ensuite longer les cultures de riz qui sèchent sur le bord de la route. En chemin, des villageois nous sourient, mais aussi des enfants qui courent à nos côtés. Par moment, on dirait qu’une route de terre a simplement été déposée au milieu de nul part.

 

Enfin, nous arrivons devant le panneau qui indique l’entrée des Chocolates Hills.

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LES CHOCOLATE HILLS, C’EST QUOI ?

Il s’agit de collines recouvertes d’herbes, qui prennent une couleur marron lors de la période sèche. C’est ce changement de couleur qui a valu à ces collines le nom de Collines de chocolat (forcément, avec un nom pareil, on était prédestinés à y aller).

Les Philippins sont vraiment très fiers de cette bizarrerie géographique. Tous les guides en parlent, des brochures par dizaines à l’arrivée à l’aéroport de Tagbilaran. Bon, quand on y est, il faut avouer que le paysage est vraiment pas mal, surprenant même. C’est assez surréaliste de voir toutes ces collines étendues sur plusieurs km carrés à la ronde.

Après cette journée, nous avons repris la route et avons terminé les pieds dans l’eau, à siroter un jus de fruits frais et à manger du poisson et des légumes grillés en bord de mer. Que demander de plus ?