Le lac Titicaca, un nom qui fait rire les enfants et rêver les adultes. Traversé par la frontière entre la Bolivie et le Pérou, il est considéré comme le berceau de la civilisation Inca. Imaginez : un lac d’un bleu profond qui s’étend à perte de vue, dans lequel les quelques nuages d’un ciel bleu azur se reflètent. L’ensemble est bercé au gré d’une culture andine encore fortement ancrée où les légendes et autres croyances vous invitent au voyage.

 

QUELQUES MOTS SUR LE LAC TITICACA

Situé à 3810 mètres d’altitude, le Titicaca est le plus haut lac navigable au monde. Il se partage à 55% au Pérou et à 45% en terres boliviennes. Situé au centre de l’Altiplano, le lac est en fait le vestige d’une immense lagune, montée en altitude par l’émergence des Andes. Le Salar d’Uyuni en Bolivie (plus grand désert de sel au monde), est un autre de ces vestiges. Ce dernier s’est évaporé ; mais le Titicaca, plus profond, a subsisté à ces changements géologiques. Les eaux froides (en moyenne à 9°C), sont d’un bleu profond, dans lesquelles les montagnes de l’Altiplano se reflètent.

QUELLE PÉRIODE PRIVILÉGIER POUR ALLER SUR LE LAC TITICACA ?

D’avril à juin, le climat est agréable, c’est la meilleure période pour apprécier le lac. Durant les mois de juillet et d’août, le climat est toujours doux mais plus venteux. À partir de décembre et jusqu’à mars, c’est l’humidité qui prend le pas avec l’arrivée de la saison des pluies et la montée des eaux.

LÉGENDE DU LAC TITICACA

Une légende andine raconte qu’un trésor inca dormirait au fond du lac. Au 16e siècle, Francisco Pizzaro captura l’Empereur Atahualpa. Ce dernier promit à son ravisseur de le couvrir de richesse en échange de sa vie sauve. Le conquistador espagnol exigea alors de l’Inca le versement d’une rançon colossale, à savoir une quantité suffisante d’or et d’argent capable de remplir la pièce où l’Empereur était maintenu prisonnier : 35m2 de surface sur une hauteur de 2 mètres. L’Inca ordonna que la rançon soit acheminée des 4 coins de l’Empire. L’or afflua et la dette fut presque totalement remplie. Un navire convoya des kilos d’or et d’argent entre la rive est et la rive ouest du lac Titicaca. Mais les mariniers apprirent l’exécution d’Atahualpa par Francisco Pizarro, qui avait finalement rompu sa promesse. Dévastés et en colère contre cette trahison, ils auraient alors jeté le trésor dans les eaux du lac…

 

QUE VOIR, QUE FAIRE SUR LE LAC TITICACA ?

Dans la partie péruvienne du lac, voici les principaux sites d’intérêt :

  • les îles Uros
  • l’île de Taquile
  • l’île d’Amantaní

Il est possible de vous y rendre par vos propres moyens. Rendez-vous directement au port de Puno, où vous pourrez alors acheter directement vos billets aux guichets. Inutile de céder aux sollicitations des rabatteurs, vous vous en sortirez très bien par vous même ! Ce sont des bateaux collectifs (colectivos) qui réalisent les trajets.

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LES ÎLES UROS

Ce sont les îles flottantes. 2500 personnes vivent aujourd’hui sur ces 87 îles de roseaux. Les îles sont de confection artisanale. Les habitants attendent que l’eau monte en saison des pluies : la racine et la terre se lèvent alors en même temps que l’eau, et c’est sur ces blocs de terre (la totora, épaisse de 3 mètres), que flottent les villages. Les îles, pour éviter qu’elles ne dérivent avec le vent, sont ancrées à des poteaux d’eucalyptus. Il faut attendre environ 4 mois pour que les racines forment un ensemble imperméable et 1 an de travail pour fabriquer une île entière. Cette couche compacte, formée de terre et roseaux, procure une impression étrange de tissu spongieux lorsque l’on met le premier pied à terre.

Les habitants ont accès à tout le nécessaire : deux écoles accueillent ainsi quotidiennement les enfants des îles. Ils ont également la possibilité d’aller étudier à Puno, la grande ville la plus proche. Avec la montée du tourisme, les maisons ont été agrandies pour accueillir les voyageurs. Par ailleurs, l’équipement des îles est impressionnant : au-délà des télés et radios, des panneaux solaires ont pris place sur les îles.

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Avant mon départ, j’avais eu l’occasion de lire de nombreux retours de voyageurs ayant fait un arrêt aux îles Uros. Beaucoup dénonçaient le manque d’authenticité des environs. Du fait de la popularité du lieu, je m’attendais à ce que ce soit un peu l’usine… mais de là à accepter la théorie selon laquelle les habitants vivaient à Puno et se rendaient chaque matin sur l’une des îles pour accueillir les touristes, cela me semblait gros. Néanmoins, après avoir mis les pieds sur l’île, je ne peux nier le fait que l’endroit soit bien rodé en termes d’organisation.

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À peine arrivés, nous voici accueillis par une dizaine de sourires généreux, nous invitant à prendre place sur des rondins de bois situés au milieu de l’île. Le « responsable » de l’île s’empresse alors d’entamer un discours de présentation empli d’explications sur le mode de vie de ces communautés : leur façon de se nourrir, de travailler et de construire ces îles… sans omettre de souligner la confection d’objets « artisanaux », en nous présentant toute la palette de souvenirs disponibles. Bien qu’intéressantes, les explications ne transpiraient pas la spontanéité. Rien d’étonnant, lorsque l’on reçoit tous les jours des dizaines de touristes, me direz-vous… mais tout de même. Après ce discours tenu d’une traite, à l’anecdote près, nous avons eu droit à une chansonnette poussée en anglais, espagnol, français et allemand, par les femmes de l’île. Après ce moment, nous voilà invités à poursuivre la visite par un tour en bateau (« balsa»), pour 10 soles par personne (environ 3€). Sans grand intérêt, les 10 minutes de navigation nous ont amené sur une île voisine, où notre passeport a pu se délecter d’un tampon prouvant notre passage sur l’île, moyennant 2 soles supplémentaires.

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L’ÎLE D’AMANTANÍ

Le trajet entre les îles Uros et Amantaní est, paraît-il, majestueux. L’île d’Amantaní est l’étape privilégiée pour passer la nuit sur le lac Titicaca. Passer une nuit chez l’habitant permet d’avoir un autre aperçu de la vie sur le lac, plus authentique, si j’en crois la lecture des avis de voyageurs ayant vécus cette expérience. Bien moins fréquentée que sa voisine (l’île de Taquile), les paysages d’Amantaní sont, paraît-il, plus sauvages. Les visites de l’île d’Amantaní se réalisent néanmoins via un système de répartition en familles d’accueil bien réglé. Si toutes les familles présentent sur l’île n’accueillent pas un touriste, les visites s’organisent tout de même de façon bien définie. Un cérémonial accompagne chaque touriste lors de sa soirée sur l’île. Ce sont les agences locales qui gèrent le chassé-croisé de touristes et ces dernières sont censées placer les touristes dans l’une des neufs communautés de l’île, afin que toutes reçoivent équitablement les visiteurs. L’argent est versé directement aux familles par les touristes, mais elles demeurent tout de même relativement pauvres. Acheter leur artisanat permet de les soutenir.

L’ÎLE DE TAQUILE

Située à environ 3h de bateau de Puno, l’île évoque une baleine vue de côté. Elle abrite 3 000 habitants et fait environ 7km dans sa plus grande longueur. L’île a la particularité d’abriter plusieurs arches sur le long du sentier en pente qui longe le lac. On prête volontiers à l’île un côté un peu méditerranéen, avec ses murets et ses sentiers de pierres entrecoupés de marches. Pour arriver au centre du village, la montée du port demande quelques efforts (l’altitude y est pour quelque chose) mais ces derniers sont vite récompensés par la vue impressionnante qui s’offre aux voyageurs.

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LE MOT DE LA FIN : LAC TITICACA, TROP TOURISTIQUE ?

Beaucoup de voyageurs décrivent un afflux de touristes, notamment sur la partie péruvienne du lac. Cela reste tout de même très subjectif, même s’il est vrai que les îles sont très fréquentées. Cependant, le lac reste immense et il est toujours possible de faire en sorte de sortir de ces chemins très balisés et de partir à la découverte des locaux.

 

 

 

Pssst, petite astuce : il semblerait que la péninsule de Capa Chica
soit en effet propice à la tranquillité sur le lac !