Batu Caves est le nom donné aux Grottes de Batu, situées dans les collines à une dizaine de kilomètres de Kuala Lumpur. Batu Caves, c’est en fait un ensemble de grottes dont certaines ont été aménagées en temple : il s’agit du plus grand sanctuaire hindou hors de l’Inde et fatalement, l’un des plus populaires. Ce n’est donc pas une surprise si ce lieu est témoin de nombreux rassemblements entre janvier et février lors de la grande fête hindoue Thaipusam. On parle alors de « Procession de Thaipusam ». Les grottes doivent leur nom à la rivière éponyme et au village situé à proximité.

 

SE RENDRE AUX BATU CAVES AU DÉPART DE KUALA LUMPUR

Nous avons décidé de nous y rendre afin d’avoir un aperçu de ce fameux lieu de pèlerinage hindouiste. Pour y accéder, rien de plus simple. De nombreux moyens de transport permettent en effet de rejoindre les grottes : les taxis (cher, environ 40 RM, soit 10€), les bus (plusieurs lignes) ou encore le train, qui est le mode de transport que nous avons choisi et aussi le plus économique. Pour 2 RM (0,20 cts), un train – très à l’aube de son temps – vous y dépose en moins de 30 minutes. Le lieu de départ est KL Sentral, l’endroit de prédilection pour tous les départs de bus, navettes et trains.

La gare de Kuala Lumpur est à l’image de l’ensemble de la ville : relativement moderne. Les quais sont propres, les gens pressés, et les rames régulières : des départs sont prévus approximativement tous les quarts d’heures. Nous attendons donc le prochain départ pour Batu. Ce délai nous permet de nous mêler à la population locale.

KL Sentral

KL Sentral

 

Différence culturelle oblige, nous avons le loisir d’observer certaines règles de conduite un peu spéciales, comme par exemple la privatisation de compartiments complets pour femmes (« ladies only »). Pour la petite anecdote, nous nous étions assis dans l’un de ces compartiments réservés. Un contrôleur – qui n’a même pas pris la peine de vérifier nos tickets – a fait remarquer à Baptiste que sa place n’était pas là et nous a aimablement montré le chemin à emprunter pour nous retrouver dans une rame mixte, où l’on a pu constater un sol laissant apparaître des traces de pas… un peu sale donc.

Train

Ladies only

Comportement indécent… on aura été prévenus

 

Le train part à l’heure et nous amène sans encombre au terminus de la ligne : Batu Caves. Nous avons partagé notre compartiment avec principalement des locaux et des hindouistes. Dès la sortie de la gare, on aperçoit déjà les collines et on imagine qu’il s’agit des Grottes.

Batu Caves

Une grande allée nous emmène au pied de l’entrée. De part et d’autres, de petits vendeurs proposant sucreries et nourriture indienne tentent de nous allécher… et ça fonctionne plutôt bien.

Batu Caves

Batu Caves

Evidemment, on se laisse tenter par une petite douceur : 4 RM les cinq gâteaux (moins d’1€), ça vaut le coup quand même. A base de coco, riz, chocolat et lait, nous voici repartis avec notre petit sachet rempli, histoire de nous récompenser avant l’effort à venir…

Batu Caves

… parce que oui, Batu Caves, c’est aussi l’ascension de 272 marches. Devant l’entrée, on peut admirer une statue à l’effigie du dieu Muragan, fils de Shiva. Muragan est ainsi gardien de l’ensemble du sanctuaire et trône tout d’or vêtu du haut de ses 42,7 mètres devant l’impressionnant escalier. Cette statue est la plus haute statue du monde à l’effigie de ce dieu hindou et a été inaugurée en 2006 après 3 ans de travaux.

Batu Caves

Batu Caves

S’élevant à près de 100 mètres au dessus du sol, le complexe religieux formé par la roche se compose de trois grottes. La principale – connue sous le nom de Grotte Cathédrale ou de Grotte du temple – se situe au sommet de ces escaliers vertigineux et suffisamment raides pour donner le vertige aux personnes sujettes à ce type de malaise. Pour couronner le tout, des gangs de macaques se baladent entre les visiteurs à la recherche de la non-vigilence de l’un ou l’autre touriste pour chopper tout ce qui se trouve à proximité et à porté de pattes.

Batu Caves

Batu Caves

Batu Caves

L’atteinte de ce sommet vous permet l’accès à la fameuse grotte qui peut s’enorgueillir de ses dimensions impressionnantes : par 100 mètres de haut, 100 mètres de long et 30 de large, elle se termine par un aven de 50 mètres de diamètre. Richement décorée de statues hindoues représentant des divinités, elle accueille en son sein un temple dévoué à Muragan.

Batu Caves

Ce endroit est un vrai lieu de pèlerinage pour la communauté hindouiste. Nous avons donc la possibilité d’admirer de plus près la magnificence des vêtements traditionnels : le sari (pour les femmes) est très coloré et incroyablement décoré.

 

Batu Caves

Batu Caves

Batu Caves

Batu Caves

 

FESTIVAL DE THAIPUSAM, QU’EST CE QUE C’EST ?

Pendant le festival de Thaipusam, c’est plus d’un million et demie de fidèles qui se pressent à la Grotte.

C’est l’une des fêtes religieuses les plus impressionnantes au monde, avec un rituel que s’affligent chaque année des milliers d’hindouistes. Pendant la procession, divers actes sont pratiqués : en acte de dévotion, certains se transpercent les joues et la langues avec des broches, d’autres se plantent des crochets dans le dos et transportent des poids attachés à ces crochets sur des kms.

D’autres dévotions sont moins pénibles, comme le rasage de la tête ou le fait de porter d’énormes pots remplis de lait (ce qui explique la vente de bouteilles de lait sur la photo qui suit). Il est dit que lors de leur arrivée aux fameuses grottes, les croyants sont dans un tel état de transe qu’ils ne sont plus mentalement présents et ressemblent à des déments totalement possédés. Aucune goutte de sang n’est cependant permise, car cela est considéré comme un manque de croyance de la part du fidèle. Nous avons seulement pu assister à quelques parades, néanmoins très jolies à regarder.

 

Batu Caves

Batu Caves

Batu Caves

Batu Caves

Batu Caves

Batu Caves

 

Il est intéressant, il est vrai, d’avoir des clichés spontanés de la population locale. Des photos prises sur le vif sont en général assez parlantes et donnent une vision directe de ce qu’est la vie dans un pays autre que le nôtre. Néanmoins, il n’est pas à négliger qu’il peut être encore plus évocateur que de réussir à avoir des clichés en face à face, parlants et saisissants de part leur sincérité. Remarquant à la fois la curiosité et l’intérêt de la population hindouiste à notre égard, nous avons essayé de nous rapprocher et d’ouvrir le pas à une possible découverte mutuelle.

Lors de la visite, nous avons en effet remarqué un groupe de jeunes femmes (et un peu moins jeunes) nous suivre du regard et essayer à plusieurs reprises de nous prendre en photo d’une façon qui se voulait discrète. En fait, nous même essayions de prendre une photo de ce même groupe et c’est donc avec amusement que nous avons respectivement remarqué nos tentatives ratées. Voir des jeunes européens est en effet assez rare et c’est la raison pour laquelle nous avions le sentiment d’être observés.

À la sortie du temple, nous avons échangé quelques mots. C’est avec un peu de gêne et beaucoup d’engouement qu’elles nous ont demandé de poser à leurs côtés.  Nous nous sommes volontiers prêtés au jeu et avons également demandé à avoir notre photo. Ce fut un moment d’échange plaisant et agréable.

Finalement, nous avons rapidement prit goût à cette recherche de portraits. Il est assez amusant de faire poser et de poser pour un inconnu, les intéressés se prêtent en général bien au jeu. Il suffit de lancer la discussion, de discuter un petit peu et de demander franchement si les personnes sont d’accord pour être prises en photo. Une réponse négative peut arriver, souvent pour des raisons de pudeur. Quelques fois, un simple sourire (langage universel) et la vision de l’appareil photo suffissent pour faire comprendre notre désir de prendre un cliché. Voici donc nos premiers portraits :

 

Batu Caves

Batu Caves

Batu Caves

Pour cette photo, ce sont les femmes elles-mêmes qui ont demandé à ce qu’on les prenne en photo.

Batu Caves

Batu Caves