Nous le savons tous : les chinois a-do-rent les photos. Une photo au pied d’une statue, une photo devant un banc, une autre à côté d’un camion, une dernière en train de boire un café… tous les moments sont immortalisés. De même, il nous est plusieurs fois arrivé que des chinois nous demandent de façon spontanée s’ils pouvaient faire une photo à nos côtés (au restaurant par exemple). Il est vrai que cela nous a surpris la première fois, mais le plus surprenant était à venir :  nous avons été témoins (et cobayes) de la notion d’esthétique à la chinoise.

 

Pour les différentes formalités administratives, il nous était nécessaire d’avoir en notre possession une dizaine de photos d’identités. Les photomatons ne courant pas les rues à Chengdu, nous avons choisi de nous orienter vers une petite boutique de développement de photographies tenue par deux chinoises.

 

C’EST COMME ÇA QU’UN BEAU JOUR, ON A DÉCIDÉ DE SE FAIRE TIRER LE PORTRAIT VOLONTAIREMENT PAR DES CHINOIS.

 

La boutique se trouvait dans un quartier populaire et agréable ; les riverains préparaient leurs repas dans la rue à l’aide de plaques de cuisson et quelques enfants jouaient entre eux. Une véritable vie de quartier s’offrait à nous. L’échoppe se situait au milieu de cette scène de vie chinoise et était fréquentée : pas moins de six clients étaient en train de demander service de cette échoppe au moment de notre arrivée.

Notre tour venu, nous sommes invités à aller dans l’arrière boutique. Après quelques ajustements de posture et de plis de vêtement, notre photographe nous tire le portrait. Nous passons dans l’autre partie de la boutique où les photos sont traitées.

 

UNE VERSION PHOTOSHOPÉE DE NOUS-MÊMES !

Nous avons fait les frais des critères esthètes d’Extrême Orient : tous deux, sommes passés à la retouche Adobe Photoshop (logiciel de traitement d’images). Amoindrissement des imperfections, amincissement des traits naturels du visage, retrait des signes de fatigue ou encore blanchissement… : nous nous retrouvons plus pâles que jamais, un nez affiné à la « Diana » (en référence à toutes les publicités sur les panneaux d’affichage vendant les mérites de la chirurgie esthétique), répondant ainsi aux critères de beauté de l’Empire du Milieu.

La cliente précédente semblait, quant à elle, particulièrement ravie du rendu.

Allez vous pouvez l’avouer. On est vilains tout plein.