Trek à cheval dans un village tibétain (Songpan)
UN POINT SUR LE TIBET
GÉOGRAPHIE
Le Tibet est le plateau habité le plus élevé de la planète, avec une altitude de près de 5 000 mètres. Le plateau tibétain est aussi appelé le « toit du monde » car bordé de trois chaînes de montagnes, à la fois gigantesques et magnifiques – dont l’Himalaya – et qui forment une frontière sauvage et indomptée.
Le Tibet occupe une position géographique stratégique, de part notamment ses frontières avec l’Inde. Par ailleurs, il dispose de ressources naturelles importantes telles que l’or, l’uranium, le plomb ou encore le chrome, ce qui explique la convoitise de ce territoire, qui a été passé avec agitation sous administration chinoise au milieu du 20e siècle. La majeure partie du plateau tibétain est ainsi située en République Populaire de Chine ; tandis que quelques autres parties le sont en Birmanie (Myanmar), au Bhoutan, au Népal ou encore en Inde.
POPULATION
La population tibétaine est répartie pour la moitié dans la région autonome du Tibet (officiellement créée en 1965) et pour l’autre moitié dans les anciennes provinces tibétaines en Chine, principalement le Qinghai et le Sichuan.
LES RÉGIONS TIBÉTAINES DANS LE SICHUAN, EN CHINE
Le Sichuan dispose donc de plusieurs régions tibétaines, ce qui explique la présence de villages tibétains dans les environs. Ces derniers sont principalement situés dans des régions montagneuses aux paysages similaires à l’image que l’on se fait du Tibet : une contrée au cœur de l’Asie qui dispose d’une barrière naturelle montagneuse s’élevant à l’horizon dont les habitants évoluant au grès d’aspirations spirituelles, éloignés de toute l’effervescence du monde contemporain. Une dimension sacrée est ainsi volontiers attribuée à ces steppes désertiques et sans fin.
TREK À CHEVAL À SONGPAN
Songpan est avant tout connue pour ses désormais immanquables randonnées équestres : l’unique agence de la ville est Shunjiang Horse Treks, qui propose des treks à cheval de 1 à plusieurs jours, selon les envies et les disponibilités de chacun. L’interlocuteur est un monsieur, la quarantaine passée, qui détient une boutique sans prétention (un peu franchement bordelique, on peut le dire). Située près de la station de bus, vous ne pourrez pas manquer la devanture, écrite en chinois et traduite en anglais.
Le responsable de ce commerce fructifiant emploie les locaux des environs qui ont la chance de posséder une monture : cheval, âne, mule. Ces palefreniers sont en général des habitants des villages montagneux des environs et ne parlent que très peu l’anglais. Nous avons eu la chance d’avoir un guide tibétain, qui a profité de la balade pour nous désigner du doigt son village et même sa maison, où son épouse (tā de tàitài) l’attendait. Il était d’ailleurs fier de revendiquer sa nationalité comme étant « Tibet » et non « Zhōngguó » (chinois).
Le trek d’une journée coûte 220 元 (25€) et comprend le guide, la location de la monture, les éventuels repas. Si vous choisissez d’opter pour le trek sur plusieurs jours, les couchages seront également comptés dans le prix : à savoir des tentes ou directement la couchette chez l’habitant (généralement à même le sol donc dans des conditions assez rustiques mais qui vous promet des souvenirs immuables).
NOTRE EXPÉRIENCE
Ce fut une expérience incroyable. Premièrement, une balade à dos de cheval qui nous a amené dans les sommets de montagnes culminant à plus de 4 000 mètres, nous permettant de profiter d’un splendide panorama. Une façon pour le moins insolite de découvrir des paysages bluffant, qui nous ont laissé stoïques.
Deuxièmement, nous avons eu la chance d’avoir une météo incroyable : malgré l’altitude, le soleil nous réchauffait le dos à chaque foulée et nous avons pu surtout profiter de l’air pur environnant. Ce fut un dépaysement total dont nous avions grandement besoin ; mêmes nos gants et la chapka achetés sur le marché en ville nous ont donné trop chaud, c’est vous dire.
Par ailleurs, le mélange culturel auquel nous avons eu droit : un guide tibétain qui ne parlait que très peu l’anglais ; nous même qui avons réussi à baragouiner quelques mots de chinois (et de français), le tout emporté dans les hauteurs montagneuses du Sichuan.
Enfin, nous sommes arrivés pour le repas de midi dans un village tibétain, où notre guide – aidé d’un ami local – nous a préparé un repas tout en simplicité mais tout à fait correct : soupe de pâtes et de pommes de terres, assaisonnées de quelques épices bien choisies et de légumes : un vrai repas de montagnards ! Le tout déposé dans une grande marmite à même le sol dans la cour de la petite bâtisse en pierres, où chacun se relevait pour venir se resservir à sa guise.
Pour résumer : une découverte de bout en bout. Je n’étais pas montée sur un cheval depuis l’âge de 3 ans (et encore c’était un poney). Je vous laisse imaginer nos regards quand on a vu les monstres de chair (référence à Mamuang) sur pattes venir, accompagnés de leur palefrenier. Monter à cheval, c’est une chose. Monter à cheval et se rendre compte que l’on reste totalement dépendant de la volonté de ce dernier, en est une autre. Parce que oui, il est inutile de savoir faire du cheval pour faire ce trek : les animaux sont dressés et suivent le chemin à la lettre. Nous sommes totalement autonomes, tout en étant sous la bienveillance du guide qui veille au grain. A chaque arrêt inattendu, il intervient avec ses petits cris et onomatopées. On se prend même au jeu, et on se surprend à émettre les mêmes sons pour faire avancer la monture (ne fonctionne pas toujours). Toujours est-il que cette randonnée permet d’emprunter des chemins escarpés, souvent très pentus et bordés de précipices, mais qui offrent une vision magnifique sur la vallée de part et d’autre de la montagne. En chemin, attendez-vous à rencontrer chèvres, chevaux et yaks.
Françoise
J’ai pourtant beaucoup voyagé mais tu me sapes le moral quand je vois tout ce que je ne ferai jamais !
Blanche
Vous avez vécu là une expérience riche, unique et inoubliable. C’est juste magique, ça fait rêver…