Kuala Lumpur est une ville agréable, qui propose de nombreuses activités intéressantes. Toutefois, y rester 10 jours peut parfois paraître long car après avoir vu et revu les recoins des centres commerciaux de KLCC et Pavillon (tester tous les fastfood, restau, Starbucks), s’être promenés dans Chinatown, ainsi qu’avoir fait le tour des Petronas de jour/de nuit, il peut être bien de sortir un peu de cette ville gigantesque dynamique (et chaude et humide). Deux localités sont principalement connues et plébiscitées par les guides pour un court séjour dans les environs de KL : Penang (dans le nord) et Malacca (plus dans le sud), deux villes inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.

 

 

Malacca est séparée d’une distance de 148 km et d’environ 3h de trajet. Cette ville propose aux touristes une atmosphère chargée d’histoire, de part l’importance des différentes communautés qui y ont élu domicile au cours des derniers siècles pour l’attrait des épices, et qui y ont laissé des empreintes de leur passage. Malacca est aussi le plus ancien port de Malaisie, fondé aux alentours de 1400. Sa position dans le détroit de Malacca lui a permis de jouer pendant longtemps un rôle stratégique. Malacca attire de part sa simplicité, et l’accueil qui y est réservé aux touristes curieux d’en savoir davantage sur le passé de cette ville.

Mais c’est à Penang que nous avons choisi de passer deux jours : petite île située à environ 4h de distance en voiture, elle est reliée à la Malaisie par un long pont – Penang Bridge – qui fait de ce morceau de terre une péninsule, et non plus une île à part entière. Le pont a été officiellement ouvert en 1985 et a une distance de 13,5 km, ce qui en fait le deuxième plus long pont de Malaisie et le cinquième de toute l’Asie du Sud/Est. Sa traversée offre une vue splendide sur le détroit de Malacca.

 

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SE RENDRE À PENANG AU DÉPART DE KUALA LUMPUR

Plusieurs moyens de transports sont possibles :

  • l’avion (il y a un aéroport sur la péninsule) ;
  • la location d’une voiture (penser à son permis international) ;
  • ou utiliser les services d’un bus ou car, lesquels proposent des liaisons quotidiennes et des départs réguliers (environ un par heure).

En ce qui concerne les bus (moyen que nous avons préconisé), plusieurs compagnies se taillent une part du business et affichent également des prix différents. Il est possible de réserver par internet mais il est tout aussi facile de se rendre directement sur le lieu de départ et de comparer les différentes offres sur place. Le départ se fait de Pudu Sentral : la station principale de bus à Kuala. Elle est aussi appelée Puduraya et se situe près de Chinatown.

 

DISTINCTION PENANG / GEORGETOWN

Avant de poursuivre nos explications, il convient d’éclaircir un point important : lorsque les personnes parlent de Penang, il s’agit en général de Georgetown, la capitale. Une ville qui porte le nom de Penang se situe également sur l’île mais est beaucoup plus petite. Nous parlerons donc durant ce billet de Georgetown, ancienne ville coloniale au charme non réfutable.

Penang n’est pas bien grande (moins de 300 km2) mais est souvent surnommée « la Perle de l’Orient » car les touristes y trouvent une île au passé mouvementé La capitale offre à elle seule un dépaysement total de part la conservation quasi parfaite des multiples temples dédiés aux cultes chinois, hindous et sikh, qui ponctuent les promenades au cœur de la ville et qui attestent de son passé multiculturel. En effet, elle fut le théâtre de divers affrontements et partages entre les colons depuis 1786 jusqu’à l’indépendance de la Malaise en 1957. La Malaisie a été, depuis le 16e siècle, colonisée dans un premier temps par les Portugais puis par les Hollandais et pour enfin l’être par les Britanniques.

 

DE KUALA LUMPUR À GEORGETOWN EN BUS

Nous nous rendons à Pudu à 9h, dans l’idée de prendre le prochain départ à 9h30. Dès notre sortie du taxi (que nous avons réservé avec l’application MyTeksi et qui fera l’objet d’un billet de blog dans les prochains temps), nous nous faisons harponnés par un vieux monsieur qui a entendu que nous cherchions un bus pour Penang. Il nous propose de le suivre et nous amène devant un car à priori en bon état, devant lequel de nombreuses personnes sont déjà en attente. Un homme vient à notre rencontre et nous propose de nous joindre au prochain départ qui sera – à notre grand bonheur – effectivement à 9h30. Nous négocions le billet à 35 RM par personne (les prix varient jusqu’à plus de 70 RM).

Dès la réception du billet, nous voyons que quelque chose cloche : l’heure indiquée est 10h, soit une demie heure plus tard. Ce n’est que le début d’une longue suite de péripéties (qui ont fait que l’on s’est presque crus dans Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier).

Cette petite demie heure de battement étant, nous décidons d’aller faire un tour. A notre retour : un bus à l’arrêt mais plus aucune personne devant le car. Nous nous dirigeons vers les deux jeunes hommes habillés en uniforme plantés devant le bus en question. Nous leur montrons nos billets et ces derniers nous font savoir que non, ce n’est pas dans leur bus que se fera notre trajet. Petit moment de panique.

Finalement plus de peur que de mal : les organisateurs avaient simplement omis de nous préciser que les départs se faisaient au sous-sol. En fait, le bus ne partira pas avant 10h30 car Mamuang – notre chauffeur de bus que nous avons surnommé ainsi en raison de son ventre proéminant, de son regard vague et de ses cheveux gras – a ouvert la porte avec un parapluie en appuyant sur le loquet. Ingénieux le monsieur ! Et un peu flémard par la même occasion. Ce cher homme au physique plus que disgracieux a ainsi cassé le mécanisme de fermeture de la porte. Bref, un motif suffisant pour ne pas partir à l’heure. Suant à grosses gouttes, Mamuang réussit tant bien que mal à bricoler la porte pour qu’elle semble non-potentiellement-dangereusement-apte à s’ouvrir en pleine route. Il repose sa serviette dégoulinante de sueur – avec laquelle il s’essuyait/s’essorait pour ne pas tremper l’intérieur de son antre – sur le fil tendu dans l’intégralité du bus et pose son énorme postérieur sur son siège en faux cuir troué : nous partons enfin ! Malheureusement, nous n’avons pas de photo de ce monstre de chair.

Après 10 minutes de trajet, le bus s’arrête dans une station service afin de faire le plein de combustible. Notre chauffeur de bus favori se disputera avec les pompistes et ne prendra même pas la peine d’éteindre son moteur. Résultat : un arrêt d’une demie heure. Nous reprenons la route, un peu excédés du comportement de Mamuang. Le bus, quant à lui, est spacieux et agréable, il faut le dire : nous avons de la place et l’environnement est frais grâce à la climatisation (c’est un point à ne pas négliger).

Nous parcourons donc l’autoroute en direction de Ipoh (premier arrêt prévu), quand, au bout d’une heure de route, notre chauffeur décide qu’il est l’heure de prendre une douche – second arrêt d’une heure –. Nous arrivons devant un restaurant routier délaissé de toute civilisation, proposant néanmoins aux routiers de quoi coucher, se restaurer et se décrasser. Mamuang prend son temps, et nous revient apprêté comme pour un samedi soir chaud de Malaisie.

Le bus avale les kilomètres, la seule occupation partagée par tous les passagers étant de trouver un peu de sommeil. Les paysages se ressemblent  et se succèdent : des forêts de plantations de palmiers (destinées à la production d’huile de palme dont la Malaisie est le 1er producteur mondial avec 60% à elle seule de la production), ponctués des aires d’autoroute aux couleurs de la compagnie nationale Petronas.

Nous nous réveillons brusquement lorsque le chauffeur beugle (c’est le mot) la destination de Ipoh. Nous ne sommes plus qu’à 164 km de Penang. Nous parvenons donc à notre lieu de destination finale une heure et demie plus tard en passant par le pont cantilever reliant la péninsule Malaisienne à l’île de Penang. En tout, notre trajet aura duré plus de 5h…

 

QUE FAIRE À GEORGETOWN ?

Pour atteindre le centre de Georgetown, nous nous acquittons de 35 RM (moins de 10€) auprès du premier taxi que nous rencontrons. En effet, ici le système de compteur par kilomètres n’est pas utilisé par les taxis ; ils évoluent en zone. Nous séjournons dans un petit hôtel idéalement situé proche du centre ville et de Komtar, centre commercial et gare routière.

1. VISITER LE CENTRE-VILLE DE GEORGETOWN DE JOUR

Georgetown, aux premiers abords, est assez paradoxale : à l’extérieur de la ville, on assiste à la poussée de nombreux buildings. Cela semble quelque peu contradictoire lorsque l’on compare avec son centre, qui a été fort heureusement totalement préservé de cette montée en béton. La ville est peuplée à 80% de chinois ; d’ailleurs Chinatown constitue son cœur et son centre d’activité commercial. On y voit de nombreux pousse-pousse y déambuler pour proposer leurs services. Nous avons déjà tenté l’expérience une fois (à Java, en Indonésie).

 

Dans la soirée, nous partons nous restaurer dans un food-court. Assez typique, il s’agit d’une sorte de marché couvert où une multitude de restaurants entourent un grand espace où sont placés chaises et tables en plastique pour s’installer lors d’un repas ou d’un verre. Le système est plutôt ingénieux et chacun trouve son type de nourriture : japonais, thaï, grillades, cuisine de Penang (très réputée), chinois et même des gaufres belges pour les plus téméraires (nous en faisons partis). Nous décidons de prendre un simple nasi goreng et un pad thaï, pas d’excentricités pour nous ce soir.

… ET DE NUIT !

Nous partons ensuite à la découverte de la ville de nuit, pour y trouver son charme si réputé. La ville de Georgetown est répertoriée au Patrimoine de l’UNESCO pour ses maisons de type coloniales et colorées. Nous n’en verrons que très peu la couleur, étant donné que nous n’avons pas poussé assez loin notre escapade nocturne mais apprécions tout de même les édifices qui semblent avoir étés soudainement mis sur pause, comme marqués dans un arrêt dans le temps.

 

2. SE RESTAURER AU GRÉ DES MARCHÉS DE NUIT

Au grès de notre promenade, nous tombons sur des marchés de nuit, très répandus à Penang et dans l’ensemble de l’Asie. Il s’agit de petites échoppes qui n’ouvrent que le soir venu, tenues par des locaux qui préparent, en quelques minutes seulement et sous vos yeux, des plats délicieux. Penang est en effet très appréciée et reconnue pour sa nourriture.

 

3. SE RENDRE À PENANG HILL

Le lendemain nous decidons de partir pour Penang Hill, une colline située à 6 km du centre de Geogetown, reputée pour ses temples et la vue qu’elle offre de son point culminant. Penang Hill est aussi connue sous le nom de Bukit Bendera par les malaisiens. Nous prenons un bus depuis Komtar – le bus 204 – qui nous amène directement à Penang Hill, moyennant 2 RM (0,50 cents) par personne et par trajet.

Après une vingtaine de minutes, nous arrivons devant le train funiculaire qui permet l’accès au point le plus haut. Le prix est de 30 RM par personne pour un adulte, moitié prix pour un étudiant. Il est aussi possible de s’armer de courage et d’attaquer – de manière quasi-héroïque en raison de la chaleur assommante – le mont Penang en gravissant ses 885 mètres à pieds. Prévoir environ 4 heures d’ascension.

Le train est assez agréable et c’est avec douceur qu’il gravit la montée abrupte. Il ne faut pas moins d’une vingtaine de minutes pour atteindre le sommet. Nous profitons d’une vue panoramique durant toute l’ascension qui permet de profiter d’un paysage d’une nature riche et généreuse, qui se faufile au milieu des sentiers pédestres que nous apercevons de temps à autre. Une fois arrivés sur la colline, n’espérez pas y trouver grand chose à faire, à moins de mettre main à la bourse une seconde fois pour se faire trimbaler en voiture de golf sur la montagne et y trouver quelques points intéressants. Nous nous contenterons d’une visite rapide d’un temple hindou, et de la vue sur la vallée, assez décevante en somme.

4. VISITER LE PLUS GRAND TEMPLE D’ASIE DU SUD EST : KEK LOK SI TEMPLE

Dans les abords de Penang Hill, se situe un petit village du nom de Ayer Itam, qui abrite le Temple Kek Lok Si. Considéré comme le plus grand temple d’Asie du Sud/Est, ce monastère bouddhiste est facilement repérable de loin : une statue gigantesque de la déesse bouddhiste la plus vénérée – Guan Yin – veille sur ce lieu religieux et le domine de toute sa hauteur. Pour accéder à ce temple, il faut passer par une longue avenue commerçante où des locaux vendent fruits, légumes et grillades.

Il faut ensuite traverser un passage étroit dans lequel s’enchaînent tout un tas de boutiques souvenirs qui vendent vraiment tout et n’importe quoi. Parmi les choses les plus curieuses, ces petits gadgets inévitables pour tout chinois qui se respecte :

Objet non identifié 2

… mais aussi des choses plus étranges :
Objet non identifié 1

Ne nous demandez pas de quoi il s’agit, nous n’avons pas osé demander…

 

Quoi qu’il en soit, nous continuons notre marche vers ce temple. Nous découvrons ses statues, ses briques colorées et ses nombreux temples. Malheureusement, nous regrettons aussi la présence de nombreux petits commerçants au sein même du temple, qui disposent de comptoirs pour vendre leurs objets souvenirs (t-shirt, statues miniatures de bouddhas en plâtre peint, boules à neige…).

Il est possible de visiter l’intégralité de l’édifice religieux mais certains endroits sont payants (dont le temple culminant, qui offre une vue imprenable). Nous vous laissons découvrir en photo notre rapide passage sur les lieux :