Nous voilà sur le départ. Arrivés en salle d’embarquement, un dernier tour sur Facebook, et nous sommes déjà dans le couloir pour rejoindre l’avion. Il décolle, il est 16h05, temps pluvieux sur Paris en ce mercredi 6 août 2014. Nos familles sont encore très certainement sur place en train de regarder le soi-disant A380 décoller (qui n’est autre qu’un petit Boeing à un étage, déception).

LE GRAND DÉPART

La rencontre avec un couple bien sympathique dans l’avion nous a permis de faire passer les 9h de vol entre la capitale du Qatar et celle de l’Indonésie bien plus vite. Pas franchement le temps de dormir tellement les plats s’enchaînaient. Deux coupes de champagne et une photo souvenir plus tard, on ne réalise toujours pas qu’on vient de tout quitter pour une année entière à presque l’autre bout du monde…

Après près de 20h de trajet et de turbulences, une escale à Doha plus courte que prévue (seulement 2h au lieu de 9 et une nuit sur place) et des au revoir un peu difficiles à l’aéroport de Paris CDG, nous voilà enfin arrivés à Jakarta, la capitale de l’Indonésie.

ARRIVÉE EN INDONÉSIE : PREMIER CHOC CULTUREL

Les premières minutes sur le sol indonésien peuvent se résumer à une chaleur environnante étouffante, des bruits et des odeurs qui nous étaient jusque-là inconnus, une population locale à première vue souriante et avenante. Il va de soi que le personnel de l’aéroport est nettement plus sympathique que celui de Paris CDG (l’aéroport est considéré comme le plus avare niveau capital sympathie). Un coup de tampon sur nos passeports, un visa tout neuf, les bagages récupérés et quelques millions de roupies en poche, et nous voilà enfin sur le sol indonésien, notre première étape sur le continent asiatique. Un soulagement pour tous les deux !.

Mais c’était sans compter sur le premier choc culturel auquel nous allions faire face : l’épreuve des toilettes dites à la turque. Les toilettes à la turques « consistent en un trou dans le sol, plus ou moins agencé d’une dalle en faïence, rehaussée de marchepieds selon les modèles » (définition Wikipedia). Il semblerait qu’il existe des modèles plus ou moins évolués à notre époque, du plus moderne au plus rustique. L’époque de ces toilettes étaient – dans nos esprits d’occidentaux – bien révolue et qu’elle ne fut pas notre surprise quand nous nous sommes rappelés lire sur des blogs d’expats « les toilettes ne sont pas les mêmes qu’en France ». Ben voyons…

Avancée dans les limbes des toilettes… Miraculeusement des toilettes « normales » apparaissent. Là… un petit écrito expliquant le principe de la chasse d’eau : bon oui, je veux bien qu’il y ait un choc culturel mais de là à ne pas savoir comment tirer une foutue chasse d’eau… Toujours est-il qu’un jet d’une puissance incomparable s’est déployé sur la porte des WC au moment de tirer cette fameuse chasse. Bien fort heureusement pour moi, je m’étais décalée des dites-toilettes et ai donc évité de peu de ressortir la tête trempée de façon un peu curieuse.

En réalité, il s’agissait d’un WC (soi-disant) design, permettant le nettoyage de parties vraiment (très) très intimes. Par la suite, j’ai appris que c’est ce qu’on appelle des « toilettes japonaises » (toujours à la pointe de la technologie ceux-là). Après les toilettes turques d’il y a 4 siècles, et les toilettes japonaises de l’aire 2025, pourquoi ne pas faire tout simplement des toilettes à la française, pour changer ? Idée à proposer pour le prochain aéroport.

Cet épisode passé, on a cherché à trouver un taxi pour nous rendre à l’hôtel. On nous avait dit de se focaliser sur les taxis portant le signe « Blue bird », représenté par un petit oiseau bleu sur la carrosserie des taxis, et censés pratiquer les tarifs les plus démocratiques pour les touristes.


 

À PROPOS DES TARIFS :

Il est de norme dans les pays d’Asie du sud-est d’appliquer des tarifs à la tronche du client. Ces commerçants nés ne semblent pas connaître le code de la consommation occidentale ; l’affichage du prix s’étalant sur une fourchette à trois dents : les locaux, les touristes/expats qui baragouinent l’indonésien et nous autres, les bonnes bourses juteuses nanties du monde occidental. Là n’est pas un constat de réprobation, bien au contraire, le touriste qui se fait avoir n’aura simplement pas essayé de marchander, or le marchandage, ici, fait légion.


En bref, on s’est dirigés « à droite, tout de suite en sortant de l’aéroport » avec nos têtes défraichies de 20h de trajet accompagnées d’un bon jetlag vers le stand Blue bird, tout en traînant tant bien que mal notre valise de 30kg et notre sac-à-dos, affichant bien au grand jour notre carte de visite de touriste.

Cela étant, on s’est tout simplement fait aborder pas moins de 10 fois. Ne voyant pas les tarifs changer, on a porté notre dévolu sur un conducteur avec une bouille sympathique : souriant avec 3 dents en moins. Sans compteur et sans ceintures (ça porte malheur de s’attacher il paraît), il nous a amené à bon port pour la modique somme de 350,000 roupies (équivalent de 25 €). Une pure arnaque, mais au moins le chauffeur nous à refilé quelques conseils en direction du Chinatown de Jakarta : Glodok. On reviendra sur les conditions de circulation en Indonésie dans un prochain article mais ça vaut le détour !

Arrivés à l’hôtel, quel bonheur de pouvoir ENFIN se poser. Rien à redire sur la chambre, bien en tout point avec sa douche à l’italienne. Transaction qui vallait vraiment le coup quant on sait qu’on a payé à deux 22€ la nuit, comprenant le petit déjeuner. Il s’agit du Favehotel LTC Glodok. Le petit point à relever : il est situé au huitième et dernier étage d’un parking. La vue surplombant Jakarta était magnifique, tant le soir avec ses buildings illuminés que le matin où on pouvait apercevoir les rues déjà animées et bondées.

Les valises posées, première sortie dans les rues indonésiennes et là, face à face direct avec une culture et un mode de vie totalement différent : rues abîmées voire défoncées par endroit, petits abris de misère servant de baraque à bouffe pour de la « street food » vendue par des locaux rabatteurs, beaucoup de personnes dans les rues assises par terre, discutant, buvant, mangeant et rigolant entre eux. On a aperçu en se promenant ainsi dans les rues javanaises des bribes de vie d’inconnus : une petite fille changée par ses parents à même le sol, une famille regroupée pour regarder la télévision ensemble, agglutinée sur un canapé fatigué par le temps et une télévision posée sur un escabeau de fortune. Un environnement pas franchement rassurant au premier abord mais on s’y fera en quelques jours.

Cette première journée pour le moins éprouvante s’est achevée avec un verre en terrasse avec vue sur tout Jakarta. Il nous tarde d’être demain…

Breakfast view on the morning