Macao est connue pour être à la Chine ce qu’est Las Vegas aux Etats-Unis : une ville où les jeux d’argent sont devenus la raison de sa visite. Les asiatiques sont de grands joueurs et c’est naturellement que Macao est devenue un lieu covoité de la haute bourgeoisie chinoise. Mais contrairement à sa grande soeur américaine, la ville de Macao est en soit beaucoup moins extravagante : son riche passé portugais confère à certaines des ruelles de son centre-ville une atmosphère douce et enivrante. Le temps d’une escale entre deux vols, nous en avons profité pour visiter cette curiosité chinoise.

 

L’ARRIVÉE À MACAO, EN CHINE

Nous voici donc au départ de l’aéroport de Noi Ba (Hanoï), en direction de notre terre d’adoption : la Chine. Avant d’être de retour à Chengdu, nous faisons une escale de 12h dans la ville de Macao. Moins de 2h de vol et nous voilà de retour en territoire chinois.

La plupart des passagers semblent mieux se comporter dans les airs que sur terre. Pas de crachats, ni de raclements de gorge intempestifs. Cela n’inclus pas le gros porc à la dentition de cheval qui m’aura servi de voisin de gauche. Au cours du trajet, il aura, à intervalle régulier : piétiné une canette de Coca à même le sol, mâché ses biscuits sucrés sans sucre offerts par la compagnie aérienne comme un bœuf (ce cher monsieur m’aura au moins permis de passer le temps en lui trouvant des ressemblances avec des animaux) et aura cherché dans son nez si profondément que j’aurais parier l’en voir ressortir un bout de globe frontal. Bref, assez de détails croustillants.

Ce que je dis sur le comportement des chinois était juste et véridique, jusqu’à l’atterrissage. L’avion vient à peine de se poser (il roule encore) que l’on entend le bruit des ceintures se défaire. L’avion stoppe net et là, ce n’est pas un, ni deux, ni trois, mais une horde de chinois qui se rue vers l’allée principale, quitte à bousculer au passage les passagers qui, comme moi, souhaitent simplement reprendre leur affaires. Soit. On attend sagement que ces empressés sortent de l’appareil. Finalement, nous nous retrouvons tous dans la même navette qui nous dépose au service de l’immigration.

Là encore, le bus n’est pas arrêté et les portes à peine commencent-elles à s’ouvrir que ces mêmes individus se précipitent à l’extérieur – certains courent ! – et se plantent devant les offices d’immigration. C’est vrai que cela vaut la peine de s’octroyer un petit footing matinal (il est 01:45 du matin) afin de passer outre 5 minutes dans une fille d’attente… Ah, la courtoisie à la chinoise. Cela ne nous avait pas franchement manqué. Pas de doute, on est de retour à la maison.

Quelques questions posées par l’intendant de la sécurité, et nous voilà officiellement arrivés à Macao. Démarches plutôt simples : pas de tampon sur le passeport ni de demande de visa à effectuer. L’accueil nous semble froid, mais cela doit être dû à l’inactivité de tous les services de l’aéroport. C’est vrai que les chinois ne vivent pas bien tard, à 21h, il est déjà trop tard pour espérer manger des nouilles sautées au bœuf.

 

LA MONNAIE

Notre mission prioritaire : retirer du liquide. Macao a sa propre monnaie, il s’agit du Pataca de Macao : le MOP. Pour vous donner une idée, 100$ MOP équivaut à 10€ (taux de change novembre 2014). Le taux de change est donc facile à faire de tête. Nous retirons l’équivalent de 80€ pour passer la nuit dans la ville.

Seconde obligation : trouver les lockers afin d’y déposer nos bagages à mains. Nous avons dans l’idée de profiter de notre escale pour nous rendre dans les casinos de la ville et profiter de sa vie nocturne. On remarquera bien assez vite que le personnel de l’aéroport n’a toujours pas appris l’anglais entre temps (c’est bon, on rigole, nous non plus on a toujours pas appris le chinois). Quoi qu’il en soit, on en vient à remarquer qu’aucun locker n’est disponible : nous allons devoir nous trimballer nos sacs bien gros tout du long. L’escale semble mal partie…

 

Nous décidons de prendre les devants : on essaie de trouver un taxi. Le premier nous donne un prix exorbitant : 100$ MOP pour nous déposer au Venetian Resort Hotel à moins de 3 kms de distance. Il refuse de mettre le compteur. Nous attendrons le suivant pour lui proposer un tarif moitié prix… qu’il accepte.

Il est pas loin de 2:30 du matin lorsque nous franchissons les portes du Venetian, le plus grand casino au monde. Avec ses plus de 3 000 machines à sous, ses 870 tables de jeu, ses 3 000 chambres d’hôtels et ses 24 restaurants, le complexe a même pris le luxe d’y rajouter un club où se rencontrent prostituées (transsexuelles) et hommes d’affaires pour le plus grand bonheur de nos amis chinois, qui profitent d’une escale à Macao pour faire ici ce qu’ils ne peuvent faire en terre continentale.

Car en effet, les jeux d’argent sont interdits en RPC, pourtant les chinois en raffolent. Les casinos ne sont autorisés qu’à Macao. Grands amateurs de paris monétaires, ils ne se font donc pas prier pour venir dans la ville qui porte à ce jour le titre de « capitale mondiale du jeu », et qui a détrôné – depuis quelques années déjà – la fameuse ville de Las Vegas.

 

UN PEU D’HISTOIRE

C’est après la rétrocession portugaise à la Chine (en 1999) que le marché du jeu est ouvert à Macao. Désormais, la ville détient le monopole des jeux au détriment de son riche patrimoine historique portugais. En effet, les casinos constituent la principale ressource économique, avant même le tourisme. A Macao, le chiffre d’affaires provenant des casinos est 4x plus élevé que celui de Las Vegas (dépassée en 2010). Cela fait de Macao l’une des villes les plus riches au monde et aussi l’une des plus peuplée (près de 19 000 habitants par km 2).

 

salle

 

Comme à Vegas, le joueur est totalement coupé de l’espace et du temps : pas de fenêtres, pas d’horloges ; juste des tables de black jack et de roulettes qui se suivent dans un alignement quasi parfait.

The Venetian Hotel Casino est la réplique parfaite de son homologue américain et vous pourrez vous promener dans les rues de Venise, reproduites quasiment à l’identique, avec un faux plafond où il fait toujours jour.

 

Venise Macaonienne

 

Très kitch, on voit à la nuit tombée des illuminations partout et des joueurs qui veulent se faire remarquer. Même pour les personnes indifférentes au monde du jeu, il est très difficile de ne pas se laisser tenter par une machine à sous. D’autant qu’à toutes les heures du jour et de la nuit, des bus font le relais pour déposer les joueurs insatiables d’un casino à l’autre. Majoritairement des touristes chinois, qui voit en Macao un eldorado du grotesque et de l’excentricité.

Ces derniers font passer le temps en deux activités phares : jouer et dormir. Surtout dormir.

 

chinois qui dort 2

Un chinois qui dort…

chinois qui dort 5

Deux chinoises qui dorment…

chinois qui dort 3

Une dernière qui fait semblant de ne pas dormir 🙂

chinois qui dort

 

CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT DE PARTIR À MACAO :

  • La ville a été colonisée et administrée par le Portugal durant plus de 4 siècles. L’ensemble des panneaux d’indications sont donc écris dans trois langues : chinois (cantonais), anglais et portugais et la vieille ville a gardé les traces de son patrimoine historique.
  • On peut aisément rejoindre Macao depuis Hong-Kong : des embarcations font le relais entre les deux villes tous les jours et 24H/24.
  • Exemption de frais ou de visa pour les ressortissants français.
  • Possibilité de mettre vos valises dans les lockers des hôtels, notamment le Venetian où cela est gratuit.
  • Hôtellerie et restauration très coûteuse, surtout les week-end où les prix flambent littéralement les vendredi et samedi. Vous pourrez toujours fermer les yeux devant votre Java Chip au Starbucks ou vous rassasier avec un Mcdo-breakfast (en fait, c’est vraiment pas bon du tout).

 

Pour la petite anecdote : nous avons finalement gagné l’équivalent de 20€ (on y joue en dollars Hongkongais), reperdus ensuite dans les jeux.

 

dd

 

Les rues pavées de la vieille ville

Les rues pavées de la vieille ville